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BAROMETRE DE LA SANTE MENTALE DANS LES SDIS : LES CHIFFRES CLES DE 2025

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14 novembre 2025


Le SNSPP-PATS (Syndicat National des Sapeurs-Pompiers Professionnels – Personnels Administratifs, Techniques et Spécialisés) est une organisation qui, depuis 1975, accompagne les agents des SDIS dans leurs combats pour la reconnaissance, la protection, et la qualité de vie au travail.

Au cours de ces 50 années d’action syndicale, nous nous sommes affirmés comme un syndicat non catégoriel, ouvert à tous les personnels des services d’incendie et de secours.

Au fil des décennies, le SNSPP-PATS a été acteur de propositions, de négociations et de transformations dans le monde des SDIS : statut, régime indemnitaire, reconnaissance de la dangerosité, bonifications, droits familiaux, retraites, et bien d’autres dossiers majeurs pour la profession.

Dans ce contexte, intervenir au sujet de la santé mentale, c’est pour le SNSPP-PATS inscrire le sujet au cœur de ses finalités : parce que défendre les droits, c’est aussi défendre l’humain derrière le grade, l’agent derrière la mission.

La santé mentale n’est pas un sujet nouveau pour nous, représentants du SNSPP-PATS. Depuis toujours, nous nous en préoccupons, parfois bien avant que le terme même de « risques psychosociaux » n’entre dans le vocabulaire institutionnel.

Parce que, sur le terrain, nous avons vu des collègues s’épuiser, se replier, perdre confiance, ou se sentir isolés derrière l’image d’un métier qui exige force, engagement et maîtrise de soi.

C’est pourquoi, aujourd’hui, notre légitimité est forte pour  porter ce débat avec sérieux. La santé mentale, dans nos métiers, c’est d’abord une question d’humanité au travail.

Elle ne se résume pas à la gestion du stress ou à la prévention du burn-out. Elle touche à la reconnaissance, au sens, à la cohérence entre ce qu’on demande et ce qu’on permet. Elle est mise à l’épreuve quand les missions s’alourdissent, quand les équipes se restreignent, quand la hiérarchie manque de relais ou quand la parole se perd dans la verticalité.

Nous défendons une approche globale de la santé mentale, à la fois préventive, collective et humaine. Cela passe par plusieurs leviers :

  • L’écoute et l’accompagnement individuel, souvent en lien avec les assistants de service social, les médecins et les psychologues du SSSM.

Trop souvent, les agents hésitent à parler. Le syndicat, par sa proximité et sa neutralité institutionnelle, peut aussi devenir un espace où la parole circule sans crainte de sanction ou de jugement.

  • La revendication d’une organisation du travail plus juste et plus soutenable.

Le mal-être professionnel n’est pas qu’une question personnelle : il est le symptôme d’un système qui dysfonctionne. Nous portons donc la question des effectifs, des moyens, de la reconnaissance statutaire et du respect des missions de chacun.

  • La formation des encadrants et des élus du personnel à la détection et à la gestion des situations à risque : un chef de centre, un cadre administratif ou un représentant du personnel formé à repérer les signes d’épuisement ou de désengagement peut éviter bien des drames silencieux.
  • Le renforcement du dialogue social.

Le climat de confiance entre direction et représentants du personnel reste le socle d’une politique de santé mentale sincère. La santé mentale ne se décrète pas, elle se construit collectivement.

La réalité des SDIS en matière de santé mentale s’inscrit dans celle de la fonction publique territoriale où les chiffres récents parlent d’eux-mêmes : environ un agent territorial sur quatre dit avoir connu un épisode d’épuisement professionnel.

Ces chiffres préoccupants, prennent une dimension plus forte pour les SDIS, du fait de la nature des missions de secours et de soutien à la population, missions qui comportent une charge émotionnelle spécifique.

Les sapeurs-pompiers professionnels sont exposés à un cumul de facteurs de risque : la confrontation directe à la souffrance, à la mort, à la détresse, les horaires décalés. Ils vivent le stress opérationnel, la charge de responsabilité, les gardes, les astreintes.

Les PATS, eux, affrontent d’autres formes de tension : surcharge administrative, injonctions multiples, manque de reconnaissance, solitude professionnelle dans des fonctions supports pourtant essentielles à la continuité du service public.

Dans un même établissement, ces deux réalités se côtoient, s’influencent et parfois se heurtent. Deux mondes différents, un même risque : l’usure, la perte de sens, l’épuisement. Les SDIS sont des établissements où la préservation de la santé mentale est particulièrement importante. Tout y repose sur l’humain. Ils concentrent à la fois l’intensité des secours et la lourdeur administrative d’un établissement public, deux univers où la performance, la disponibilité et la loyauté sont poussées à l’extrême.

C’est un milieu exigeant où l’on valorise le don de soi, mais où l’on oublie parfois de parler de la préservation de soi. On parle souvent de courage, de vocation et d’engagement. Mais on oublie parfois que derrière l’uniforme ou le bureau, il y a des personnes qui doutent, qui s’épuisent, qui ont besoin d’écoute.

La santé mentale ne se résume pas à des dispositifs d’urgence ou à des cellules de crise. Ces outils ont leur importance, certes, mais ils ne doivent pas devenir le seul horizon de la prévention.

Préserver la santé mentale, c’est avant tout agir au quotidien dans les gestes ordinaires du travail : une organisation claire, une écoute réelle, une reconnaissance sincère, des temps de pause respectés, une charge de travail soutenable.

C’est une vigilance partagée, dans les réunions, dans les couloirs, sur le terrain comme dans les bureaux. La santé mentale se nourrit d’une culture de respect, de reconnaissance et du collectif. Le rôle du syndicat, est justement de remettre du collectif là où l’individu s’épuise seul.

En effet,  il faut aussi dire les choses clairement : la santé mentale est l’affaire de tous :

  • Les directeurs parce qu’ils sont responsables de la santé et de la sécurité de leurs agents
  • Les managers, parce qu’ils ont un rôle clé dans la reconnaissance et l’équilibre des équipes.
  • Les formateurs, parce qu’ils transmettent non seulement des savoirs techniques, mais aussi une culture de  vigilance, de  solidarité et de bienveillance
  • Les agents eux-mêmes, qui doivent s’autoriser à parler, à demander de l’aide, à poser des limites. Prendre soin de sa santé mentale, ce n’est pas un signe de faiblesse — c’est une forme de lucidité et de responsabilité professionnelle.

La santé mentale n’est pas un luxe, ni une option.

C’est un droit fondamental, un levier de performance durable et une condition de l’engagement. Et dans les SDIS, où la solidarité est une valeur fondatrice, prendre soin de la santé mentale des agents, c’est simplement leur rendre ce qu’ils donnent chaque jour à la collectivité.


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