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Le mot du Président – Mars 2011

Patrice Beunard
Non classé
05 juin 2011

• Le SNSPP-PATS ne peut que se réjouir de ce type de mesure qui entre dans le cadre de nos revendications historiques concernant le dossier « Santé au travail » que nous portons à bout de bras avec notre commission SSSM. Nous fondons beaucoup d’espoir sur les accords du 20 novembre 2009 sur la santé et la sécurité au travail dans la Fonction Publique. Il faut que tous les SDIS de France s’en imprègnent et les mettent en application sans plus tarder.
Un vrai réseau des agents chargés de mission de conseil et d’assistance dans la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité (ACMO) doit être crée, le fonctionnement de ce réseau doit être la base de celui des inspecteurs en hygiène et sécurité (IHS) et des agents chargés des fonctions d’inspection (ACFI). La DSC devra aider à développer un véritable service de santé au travail en centralisant, coordonnant et diffusant les indications et messages utiles à apporter toutes informations visant à faire cesser un risque et/ou alerter sur un risque potentiel. C’est en informant le plus grand nombre et avec la mobilisation de chacun que nous pourrons, ensemble, rendre le métier moins pénible, en limiter les dangers s’ils sont mieux connus et ainsi permettre de travailler plus sereinement. Les trois versants de la Fonction Publique sont concernés, l’Etat, la Santé et la Territoriale. Les SDIS ne doivent pas prendre plus de retard en la matière. Tous, élus, représentants des personnels et collectivités, Directeurs, Chefs de services, exécutants de chaque SDIS, il y a urgence, il y va de notre santé mais aussi de celles et ceux qui viendront nous remplacer. Nous devons leur transmettre cette culture du risque et de la préservation de la santé, ce capital santé, malheureusement pas inépuisable, mais indéniablement, que nous pourrons préserver et rendre plus durable pour le bonheur et le bien-être de tous et de chacun.

• La CNIS du 30 novembre dernier a examiné le texte concernant le CNR. Un Centre National Relais (CNR) des appels d’urgence pour les personnes déficientes auditives est né : c’est le centre hospitalier universitaire de Grenoble qui a été désigné pour en assurer les missions. Il doit permettre de recevoir toute demande quel que soit le moyen de communication téléphonique ou informati-que utilisé. Il doit être interconnecté avec tous les centres d’appels d’urgence des services publics départementaux (15/17/18/112) selon des protocoles techniques et d’organisations restant à définir. La mise en œuvre est prévue pour le premier semestre 2011.

• La Nouvelle-Calédonie sera dotée d’un établissement public d’incendie et de secours (EPIS) qui s’inspire des dispositions réglementaires relatives aux Services Départementaux d’Incendie et de Secours, tout en les adaptant au contexte et aux spécificités de l’organisation territoriale de la Nouvelle-Calédonie. Nous ne pouvons que nous féliciter de voir pris en compte ce territoire d’Outre-Mer qui pourra, avec ses spécificités, obtenir une harmonisation des moyens et des conditions de travail afin de donner et maintenir un service public de qualité sur l’ensemble de son territoire. Le fond d’aide à l’investissement (FAI) à hauteur de 1 million d’euros sera consacré à l’EPIS. Nous regrettons toutefois qu’il n’ait pas été augmenté d’autant par l’Etat qui en a la charge pour l’ensemble des SDIS de France.
• Si la sur-cotisation de 0,88 % au profit de l’ENSOSP n’a pas fait l’objet de débat et a été votée à l’unanimité, il n’en a pas été de même sur le désengagement financier de l’Etat d’ici à 2014 pour notre école nationale.
En effet, ce sont 4,5 millions d’euros que l’école va perdre. Il est à craindre que ce soit les coûts journée stagiaires qui supportent en grande partie cette perte sèche. Ce qui aura pour effet, à n’en pas douter, que beaucoup de SDIS n’envoient plus les agents en formation. Qui dit baisse de la formation, dit baisse de la qualité des prestations, donc difficultés pour garantir la qualité du service public. De plus, la formation et l’avancement étant étroitement liés, on peut imaginer les dégâts. Nous devons rester extrêmement vigilants et tout mettre en œuvre pour empêcher cela et informer tous nos décideurs des enjeux et risques liés à cette suppression de la participation de l’Etat au subventionnement de notre école nationale.

• La dynamique des acteurs de la sécurité civile (SNSPP-PATS-UNSA-FO-AVENIR SECOURS-CGC-FNSP) est en route, le dossier filière a été travaillé sur plusieurs réunions de travail, il doit être présenté à nos autorités pour qu’elles nous disent maintenant les points de convergence pour pouvoir travailler les divergences. 2011 sera déterminante pour l’aboutissement de ce dossier. La place des sapeurs-pompiers comme étant l’un des deux piliers de la sécurité en France avec la sécurité publique devra être affirmée au regard des travaux sur le livre blanc de la Sécurité Civile qui doivent être entrepris. La Sécurité Civile c’est 80 % des missions assurées quotidiennement 24h/24 sur l’ensemble du territoire par les sapeurs-pompiers. Les sapeurs-pompiers devront être présents à tous les niveaux et à toutes les réunions et groupe de travail sur ce sujet, du Conseil de l’Europe aux régions en passant par l’Elysée, Matignon et Beauveau.

On l’a vu pour la crise liée aux aléas météo avec la neige, pourquoi n’y a-t-il pas de conseillers sapeurs-pompiers à chaque strate de notre Etat avec les autres acteurs que sont les gendarmes, la police, l’armée, etc… Qui mieux que les sapeurs-pompiers peut apporter et faire partager la connaissance des moyens et la compétence de l’ensemble des agents composants cette « armée » de Sécurité Civile que compose l’ensemble les agents des SDIS, Personnels Administratifs et Techniques Spécialisés compris ? • Les sapeurs-pompiers de plus en plus visés par les agressions et les outrages : le SNSPP-PATS ne peut que s’insurger contre les agressions verbales, violen-ces physiques et autres voies de fait commises contre les sapeurs-pompiers dans l’exercice de leurs missions. Nous les dénonçons avec véhémence auprès de nos décideurs, gouvernants et autres responsables élus locaux.

L’idée de nous faire accompagner à chaque sortie par les forces de sécurité publique nous parait guère possible, notamment parce que l’on sait très bien les manques d’effectifs chez nos collègues policiers et gendarmes, et, de plus, se retrouver à porter secours flanqués des forces de l’ordre en 2011 sur le territoire national nous apparaît surréaliste. L’observatoire de la délinquance relève une hausse des « agressions déclarées » par les sapeurs-pompiers dans son rapport 2010. En 2009, 1080 soldats du feu ont été victimes d’une agression au cours d’une mission contre 899 en 2008.

En attendant, nous devons absolument réagir en apportant une formation aux personnels susceptibles d’intervenir dans ces zones urbaines dites sensibles et faire des manœuvres intégrant les techniques utiles à cerner la problématique et mieux se connaître avec nos collègues des forces de l’ordre. Toutefois, des actions pédagogiques envers ces populations dangereuses pour nous doivent être menées par l’ensemble des pouvoirs publics.

• L’actualité internationale m’amène à avoir une pensée pour ces hommes et ces femmes qui versent leur sang et y laissent leur vie pour obtenir de ne plus être sous le joug de la dictature, gagner le droit de vivre en démocratie , ne plus risquer la prison et empêcher la répression pour avoir aussi exprimé des idées. Je formule le vœu qu’ils aient tous la possibilité d’inscrire sur le fronton de leurs édifices publics, ces trois mots : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE et que le quatrième LAÏCITE soit respecté.

Nous avons le bonheur que nos parents et grands-parents, avant nous, nous ont permis, souvent au risque de leur propre vie, d’exister plus sereinement. Je continue à dénoncer et combattre les excès de quelques roitelets qui, sans armes certes, mais avec leur plume trempée dans l’encre de l’infamie, aggravée par leur seul positionne-ment, font de l’oppression et commettent des abus. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher ces individus, dont leur principale qualité est de nuire au mépris des fondements même de la République. La justice devra passer.

A bon entendeur.
Patrice BEUNARD
Président du SNSPP-PATS
Membre du bureau de la C.N.S.I.S.
Membre du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale